Marie-Galante est la plus grande des dépendances de la Guadeloupe. Aussi appelée "la grande Galette", "l'île aux cents moulins" ou encore "la grande dépendance", elle se situe au sud de la Grande-Terre et reflète la Guadeloupe telle qu'elle était encore il y a trente ans.
Gueule Grand Gouffre
L'île, peuplée par les Arawaks puis les Caraïbes, fut découverte le 3 novembre 1493 par Christophe Colomb et son équipage lors de son deuxième voyage vers les Indes. Il la baptisa "Santa Maria La Galanta" du nom de son vaisseau amiral. Depuis 1946, Marie-Galante est rattachée administrativement à la Guadeloupe dont elle est distante d'une trentaine de kilomètres. Ses 158 km2 de superficie sont partagées entre les trois communes de Grand-Bourg, Capesterre et Saint-Louis.
De l'arrivée des premiers colons à la fin du XVe siècle jusqu'au XVIIe siècle, l'économie de l'île reposait sur les cultures du tabac, du café, du coton et de l'indigo. Puis les planteurs se mirent à cultiver la canne à sucre sur la quasi-totalité des terres. Cela explique la présence de nombreuses ruines de moulins où les cannes étaient broyées pour être transformées en sucre ou en rhum. Les marie-galantais se targuent d'ailleurs de produire le meilleur rhum de Guadeloupe et sont les seuls de l'archipel, par application d'un vieux décret de l'ère coloniale, à pouvoir le produire à 59°.
A Marie-Galante, les ruines de l'ère coloniale sont visibles aux quatre coins de l'île. Il y subsiste encore aujourd'hui 78 moulins sur lesquels la nature tente de reprendre ses droits. A l'est, sur la commune de Capesterre, l'un d'entre eux a été entièrement restauré en 1994 : le moulin de Bézard. Construit au XVIIIe siècle, il servit jusqu'en 1941 avant d'être laissé à l'abandon. Au sud-ouest, à Grand-Bourg, l'habitation Murat témoigne de l'activité sucrière et coloniale de l'île. Le domaine s'étendait sur 200 ha et comptait deux moulins (un à vent et un à boeufs), une trentaine de bâtiments, une maison de maître construite pendant l'occupation anglaise (1805-1815) sur le modèle bordelais, une centaine de cases et 300 esclaves. Depuis 1979, il a été transformé en écomusée de Marie-galante et ne s'étend plus aujourd'hui que sur 7,5 ha.
Marie-Galante, c'est aussi 82 km de côtes et des magnifiques plages de sable blanc bordées de cocotiers. Parmi elles, celles de la Feuillère (protégée par une barrière de corail), de Petite-Anse et de Vieux-Port sont décrites comme étant les plus belles. Au nord de l'île, les falaises offrent un panorama magnifique. Haute de 50 mètres, la Gueule Grand Gouffre, arche naturelle sculptée par l'océan, se révèle être une curiosité géologique à voir absolument.