lundi 29 juin 2009

Gibraltar, l'autre rocher

Situé au sud de l'Andalousie, le rocher de Gibraltar est un monolithe calcaire haut de 426 mètres. En 1704, lors de la guerre de Succession d'Espagne, la Grande Bretagne s'en empare puis se le fait céder à perpétuité par le traité d'Utrecht signé le 13 juillet 1713. Encore aujourd'hui, le Royaume-Uni fait valoir ce traité pour tuer dans l'oeuf toute volonté espagnole de récupérer cette enclave britannique en territoire andalou.

Le rocher de Gibraltar vu depuis la Linea de la Concepcion

Bien que revendiqué par l'Espagne, Gibraltar (de l'arabe Jabal Tariq : "le mont de Tariq" , en référence au stratège militaire berbère Tariq ibn Ziyad acteur de la conquête islamique de l'Espagne au VIIe siècle) n'en demeure pas moins un territoire d'outre-mer du Royaume-Uni. A ce titre, il fait partie de l'Union Européenne depuis 1973 même si certains accords communautaires n'y sont pas appliqués (politique agricole commune, union douanière).

Vue depuis Upper Rock

Gibraltar partage plusieurs points communs avec la principauté de Monaco. D'une part il se situe sur un rocher, d'autre part il s'avère être un véritable paradis fiscal où l'impôt sur le revenu et la taxe sur la valeur ajoutée n'existent pas, et où les taux d'imposition des sociétés sont très faibles. Grâce à ces atouts, le rocher a depuis longtemps attiré les banques et services financiers britanniques, ainsi que les bookmakers qui peuvent bénéficier des largesses de la loi locale en matière de jeux.

Un magot de Gibraltar

Outre la finance et le jeu, l'économie de ce territoire repose sur le tourisme et les activités militaires. La Royal Air Force y dispose d'une base, tout comme la Royal Navy (la marine britannique) qui y entretient un escadron, des chantiers navals ainsi qu'une base de ravitaillement de sous-marins. De plus, de part sa position géographique stratégique aux portes de l'Afrique, Gibraltar abriterait une base d'écoute exploitée par les services secrets britanniques et américains.

L'unique route permettant l'accès à Gibraltar depuis l'Espagne croise la piste de l'aéroport

D'un point de vue touristique, une visite de la réserve naturelle d'Upper Rock s'impose. Celle-ci abrite des magots en liberté (un singe sans queue aussi appelé macaque berbère) dont la légende prédit que Gibraltar cessera d'être britannique le jour où ils quitteront le rocher. Par ailleurs, le circuit tracé dans la réserve vous fera découvrir les grottes de Saint Michael (et leurs stalagtites et stalagmites), les Galeries du Siège utilisées par les britanniques pour résister au grand siège orchestré par les français et les espagnols de 1779 à 1783, ainsi qu'un chateau maure datant du VIIIeme siècle dont la partie basse sert encore de prison.

Une cabine téléphonique "londonienne" à Gibraltar

Le centre ville ressemble à s'y méprendre à celui de n'importe quelle ville britannique avec ses cabines téléphoniques rouges, ses bobbies, ses livres sterlings (de Gibraltar), ses pubs et ses fish and chips.